Barth, Rome et Marie

14.10.2019

Barth n’avait pas peur des contacts avec Rome. Lors d’une de ses prédications tenues à Safenwil, le Jour de la Réformation en 1911, il dit que les cloches que l’on entendait sonner dans un village voisin catholique, étaient un signe du fait que là aussi l’on cherchait Dieu et qu’il y était trouvé. Après le début de la Première Guerre mondiale durant l’été 1914, il dit que la prière de Pie X en faveur de la paix mondiale était un « point de lumière ». Pour lui, c’était une évidence que de lire de façon exacte les œuvres d’auteurs catholiques et de les travailler, ce qui n’exclut pas pour autant qu’il adressa des questions extrêmement critiques au catholicisme romain. Face à Hans Küng, il dit de la mariologie catholique qu’elle était une « chose pourrie, qui dès le départ » était condamnée à mourir. Mais malgré cela, c’est une attitude œcuménique fondamentale qui prédomina, et ce jusqu’à la fin. Lors de la fête de l’Immaculée Conception du 8 décembre 1968 – deux jours avant sa mort –, il écouta une homélie catholique à la radio. Il écrivit au prédicateur (peut-être sa dernière lettre), disant que la question de la mariologie n’avait pas encore été traitée théologiquement et qu’il fallait aussi qu’elle soit repensée à neuf du côté protestant.

Frank Jehle